Il est de plus en plus remis
en question et a toujours été difficilement observé depuis son imposition
au XI siècle. De nos jours, l’imposition
du célibat pour devenir prêtre est un
problème d’actualité, suite à de tristes
affaires concernant le célibat ecclésiastique..
Nombre de responsables religieux
souhaitent la modification de l'obligation du célibat pour devenir prêtre.
Le célibat n’est pas exigé par la nature du sacerdoce
comme le montre la pratique de l’Eglise primitive et des premiers siècles
de l’Eglise. Il n’a jamais été imposé par le Christ à ses apôtres qu’il avait
choisis mariés. Ceux-ci n’imposèrent à personne cette obligation
lorsqu’ils choisirent leurs successeurs ! Tout ce qu’ils demandèrent
c’est de choisir, non pas un célibataire, mais un témoin
de la vie de Jésus depuis le commencement jusqu’à sa mort.
Les Actes
des Apôtres, rapportent d’ailleurs la guérison de la belle-mère de Saint Pierre
par le Christ lui-même. La tradition nous apprend que Saint Pierre avait deux
filles. D’ailleurs, le sacerdoce Lévitique était héréditaire. Saint Jean Baptiste,
dont la mère était la cousine de la Vierge Marie, mère de Jésus, était lui-même
fils de Zacharie, prêtre du temple. Les prêtres étaient tous mariés selon
l’usage. Le Christ ne modifia en rien ce respect de la vie normale des individus.
Le texte de la genèse le dit:
"Il n’est pas bon pour l'homme d'être seul, donnons-lui une compagne".
L’Eglise Orthodoxe a respecté la tradition Apostolique
dont Saint Paul a précisé les données dans sa lettre à Thimothée.I.3 « Que le dirigeant
de l’Eglise soit le mari d’une seule femme… qu’il soit capable de bien diriger
sa famille, et d’obtenir que ses enfants lui obéissent, car si un homme ne
sait pas diriger sa propre famille,
comment pourrait-il prendre soin de l’Eglise de Dieu ? »
Dans un
autre passage d’une de ses lettres aux chrétiens de Corinthe, Paul écrit ceci :
« N’ai-je pas le droit d’emmener
avec moi, une épouse chrétienne, comme le font les apôtres, les cousins du
Seigneur et Pierre ? » I.Cor.9.
Ceci a été la
pratique des premiers temps apostoliques. Par contre, le célibat concernait
obligatoirement les moines La vocation du célibat est grandiose dans son objectif
et très respectable. C’est la consécration à Dieu de tout son être. C’est
le don le plus généreux qui soit. Nombre de saints connus ou ignorés ont vécu
cet état d’une manière admirable et sanctifiante. Il n’est nullement question
d’y porter atteinte. Le vrai problème est celui de son obligation pour devenir
prêtre, dans l’Eglise Romaine. Or, tout candidat au sacerdoce n’a pas les
possibilités de s’engager toute sa vie dans le célibat. D’autant que les jeunes
vocations sacerdotales ou même monastiques, suscitées par la générosité de
la jeunesse, risquent souvent de se révéler difficilement supportables à l’âge
de la maturité. Les exemples nombreux sont là pour confirmer la réalité douloureuse
de ce problème.
On le sait, les monastères furent des bases de rayonnement pastoral et d’Evangélisation.
C’est ainsi que nombre d’évêques furent
progressivement choisi parmi les moines.
Mais, dès le quatrième siècle, une
tendance générale, sous l’influence des moines,
se manifesta pour adopter les coutumes monastiques. Le synode diocésain
d’Elvire et plus tard le concile de Nicée tentèrent d’imposer ce point de
vue. Les Evêques Papnuce et Dionysius protestèrent vivement contre cette intrusion
des moines dans la vie cléricale. Ils invoquèrent la pratique apostolique
selon laquelle le célibat n’était pas lié au sacerdoce.
Synsius, évêque de Ptolémaïs, écrivit
aux fidèles de son diocèse une lettre pastorale pour protester contre
cette volonté des moines à imposer leurs lois au clergé diocésain.
« Je ne
puis cacher ce que je veux que tout le monde sache bien, Dieu, par la main
sacrée de Théophile, évêque d’Alexandrie, m’a donné une épouse. Or je déclare
hautement que je n’entends ni me séparer d’elle ni avoir des relations clandestines
avec elle, à la manière des adultères. La séparation serait impie, les rapports
clandestins contraires à la règle du mariage. Je veux donc avoir d’elle de
nombreux enfants »…
Un langage clair et honnête, tout
à l’opposé d’une hypocrisie ecclésiastique de circonstance.
Saint Grégoire, évêque de Sasime, eut,
étant déjà promu à l’épiscopat, un fils qui devint plus tard Grégoire de Naziance.
Saint Athanase y fit allusion dans une lettre relative aux évêques mariés
et pères de famille.
A Clermont, en Auvergne, Appolinarius,
évêque, fut le troisième successeur de son père Sidoine.
A Limoges, Ruricius II, petit-fils
de Ruricius, le remplaça comme évêque.
Les deux fils de Saint Eucher de Lyon,
devinrent évêques ; l’un Sidonius à Genève l’autre Veranus à Vence. L’Evêque
Grégoire fut remplacé par ses deux fils, Aristaxés et Urathènes qui lui succédèrent
l’un après l’autre.
Cette tradition Apostolique du choix des nouveaux disciples mariés, nous est aussi rapportée par les actes des Apôtres.
Lorsqu’il fut question de remplacer
Judas dans le collège Apostolique, on ne posa qu’une seule condition :
avoir été le témoin de la vie et de la prédication du Seigneur. Il ne fut
nullement question de célibat !
L’Eglise a rendu obligatoire ce qui
n’était qu’un conseil laissé à la vocation de chacun. D’ailleurs, ce célibat ecclésiastique fut très
difficilement observé.
Quant on voyait à la cour pontificale,
les fils bâtards des papes Borgia et bien d’autres, occuper les meilleurs
places à la cour pontificale, il était assez difficile d’obtenir du clergé
un célibat authentique ! Rien d’ailleurs dans la tradition authentique
ne fonde une telle exigence. La
preuve, c’est que 39 papes furent mariés et eurent des enfants.
Beaucoup de catholiques ignorent ce passé historique et le fait de le rappeler
n’est pas une atteinte portée à l’honneur de l’Eglise.
L’histoire est ancrée dans la vie des
hommes et prouve tout simplement la réalité de leur humanité.
Damasus I (366-384) fils d’un prêtre
de Lorenzo à Rome
Felix II (483-492) fils d’un prêtre
romain.
Anastasius II (496-498) fils du prêtre
Pierre
Agapitus I (535-536) fils du prêtre
Gordianus
Silverius (536-537)Fils du Pape
Hormisdas
Deusdedit (615-618) fils du sous-diacre
Stephanus
Thédorus I (642-649) fils d’un évêque
grec de Jérusalem
Marinus I(882-884)fils
d’un prêtre de Gallese en Toscane
Bonifacius I (fils de l’èvêque Hadrianus
Stephanus VI (896-897) fils d’un prêtre
romain.
Johannes XI ( 931-935)
fils du Pape Sergius III
Johannes XV (989-996) Fils du prêtre
romain Léo.
D’autres Papes eurent des enfants :
Anastasius I(339-401)
un fils qui devint le Pape innocentius I
Felix II (453-492) deux enfants.
Adrianus VI (867-872) une fille.
Sergius III (904-911)un fils qui devint le Pape
Johannes XI
Clemens IV (1265-1268) fut veuf avec
deux filles
Pius II ( 1458-1464)deux
enfants. Deux épouses illégitimes.
Innocentius VIII (1484-1492) sa fille
fut mariée au Vatican.
Alexander VI ( 1492-1503)deux
enfants qu’il a nommé cardinal
Julius II (1503-1513) trois fils et
une fille.
Paulus III (1534-1549) trois fils
Gregorius XIII (
1572-1585) Un fils.
Une statistique du XVème siècle, faite
uniquement pour la Bourgogne, montrait que la moitié des enfants naturels
étaient fils de prêtres.
Le pape Léon XIII avait raison de proclamer : « Aucune
loi humaine ne pouvait enlever à personne le droit naturel et primitif du
mariage… Aucune ne peut limiter, en quelque manière que ce soit, le but primaire
de cette institution introduite par Dieu dans la création ».
L’obligation du célibat échappait certainement à cette loi ! Cependant, le célibat n’est absolument pas exigé par la nature du sacerdoce, comme le montre la pratique de l’Eglise Apostolique et la tradition séculaire de l’Eglise des premiers siècles ainsi que la pratique toujours actuelle de l’Eglise Orthodoxe.
Au concile de Vatican II, la question
fut posée par nombre d’évêques.
A Médéline, un grand nombre d’évêques
était favorable à un débat sur l’abolition du célibat.
Mais là encore, la question fut soustraite
de l’ordre du jour par autorité de la Nonciature.
Les évêques hollandais s’étaient engagés
au mois de novembre 1968 à plaider à Rome le sacerdoce conféré à des pères
de famille. Mais ils durent y renoncer à cause de l’hostilité
de la curie Romaine. En Zambie, au cours de l’assemblée plénière de
juillet 1968, l’épiscopat reconnut la nécessité pour
son pays de conférer le sacerdoce à des
gens mariés. En union Sud Africaine, du 26 au 28 septembre 1968:
La session de Mariam Hill où étaient présents
deux archevêques et un évêque ont voté en faveur de l’abolition de la loi
du célibat.
Mgr Hurley a dit clairement pourquoi
il était favorable à cette solution :
1° Des jeunes choisissent librement
cet état par générosité, mais ils le supportent mal lorsqu’ils arrivent à
l’âge mûr. Ils deviennent renfermés et n’arrivent pas à se donner aussi pleinement
à leur ministère que s’ils avaient leur propre famille.
2° Les besoins de l'Eglise le requièrent
en raison de la pénurie de prêtres en Amérique Latine, en Afrique et en Asie
où il faut un clergé marié. La question resurgit à Metz, au colloque sur la
formation des prêtres. Les sondages ont révélé que la majorité des prêtres
souhaitaient l’abolition du célibat, et cela approuvé par les fidèles. La
proportion atteint 90% au Brésil en 1969.
Participant au concile de Vatican II,
le Patriarche Maximos Saigh IV écrivait au sujet de l’ordination d’hommes
mariés : « Nous
croyons qu’un retour pur et simple à l’ancienne et authentique tradition de
l’Eglise serait la bienvenue du chrétien averti et du clergé ouvert aux réalités
de la vie. Ce serait la paix des âmes et la liberté de conscience ».
« Mon
intention est uniquement d’exposer et d’expliquer l’usage oriental du clergé
marié. En effet, le texte du schéma que l’on nous propose expédie en trois
lignes cette vénérable institution qui remonte aux apôtres, comme un usage
juste et toléré ! Ce problème trouble la conscience
de plus d’un évêque. Nous recevons sans cesse des confidences de prêtres connus
pour leur piété et leur zèle et qui nous prient d’élever la voix et de forcer
le silence…
Trop de
candidats sont écartés du sacerdoce à cause des difficultés grandissantes
du célibat, une foule d’hommes mariés pourrait servir l’Eglise dans le sacerdoce »
. Tout ce que je demande à votre sainteté, poursuivait le Patriarche
Maximos IV, en s’adressant à Paul VI, c'est que la porte de soit pas systématiquement
fermée ".
Cette intervention écrite du patriarche fut vivement remarquée. La présence à Rome des évêques catholiques des Eglises Orientales dont le clergé est marié, obligea le concile Vatican II à rendre hommage à ces prêtres et à reconnaître officiellement qu’au sein de l’Eglise Catholique Romaine, il y avait deux clergés : un célibataire et l’autre marié.
C'est ainsi que Paul VI dut rendre
hommage au clergé marié des églises catholiques orthodoxes et orientales uniates.
« Le concile avec toute son affection, exhorte
les hommes mariés qui ont été ordonnés prêtres à persévérer dans leur sainte
vocation et dans le don total et généreux de leur vie au troupeau qui leur
est confié » . Mais la porte ouverte demandée par le Patriarche Maximos
IV fut belle et bien fermée!
Le 24 juin 1967, le Pape proclamait son encyclique « Sacerdotalis
Coelibatus » qui maintenait le célibat romain pour
raison de convenances !
Le célibat doit être un libre choix,
il ne peut être imposé pour devenir prêtre. Il doit être l’expression d’une
libre consécration à Dieu et en cela il est infiniment respectable pour ceux
qui en sont capables, mais en aucune manière il ne doit être imposé ni obligatoire
pour exercer le ministère sacerdotal.
Nous pensons que par la force des choses,
l’ouverture se fera un jour. L’ordination diaconale, conférée à des hommes
mariés est déjà un pas de franchi dans cette direction !
La solution adoptée à l’Eglise Sainte
Marie est celle de la tradition Apostolique, celle de l’Eglise Orthodoxe,
celle de toutes les Eglises catholiques non romaines ou unies à Rome : tels que les Uniates, les Catholiques Orthodoxes,
les Catholiques Melkites ainsi que celle de toutes les autres Eglises chrétiennes
indépendantes de Rome dans le monde entier.
Tous nos fidèles de l’église Sainte Marie approuvèrent ce retour à la tradition Apostolique, celle d'ordonner des pères de familles, celle du respect de la vocation particulière de chacun pour le service de Dieu et de l’Eglise.
Ce retour à la pratique apostolique pour
l'ordination de pères de famille dans l'Eglise Romaine serait de nature à
éviter les scandales qui défrayent les chroniques des journaux en ce moment
!
Quant l'Eglise Romaine reviendra-t-elle
à la sagesse des temps apostoliques qui laissait à chacun le choix de servir
le seigneur dans la vocation qui était la sienne : Célibat ou mariage ?
Cette sagesse,
a été comprise et approuvée par des centaines de millions de fidèles des Eglises
catholiques uniates, des églises Orthodoxes et de toutes les autres églises chrétiennes de par le monde.
Cela
fait 45 ans que nous avons choisi en l’Eglise Sainte Marie la pratique des
églises catholiques unies à Rome, qu’on appelle les églises uniates . Nos
prêtres sont pères de famille !
Espérons qu’un jour, L’Eglise Catholique romaine
reviendra à la pratique de ses origines apostoliques ! Mais
que d’erreurs, que de souffrances que de drames et de scandales imposées au
nom d’une loi qui n’a rien à voir avec les obligations du
ministère sacerdotal.
La première mission de l’Eglise est d’annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile par des hommes dont l’équilibre psychique et humain doit être respecté et non détruit par des lois contre natures ou arbitraires.
Le droit à la liberté du choix sera-t-elle un
jour enfin reconnu par l'Eglise ?
N’est-ce pas le minimum que l’on puisse
attendre d’une institution ecclésiastique dont la mission
essentielle n’est pas de faire des célibataires, mais d’annoncer la bonne
nouvelle de l’Evangile ?