QU’EST-CE QUE LA VRAIE RELIGION ?
Est-ce exclusivement la religiosité,
la piété, un projet de divinisation ou un projet d’humanisation
? Notre relation avec Dieu est-elle exclusivement une relation religieuse ou
doit elle s’exprimer et se vivre, au nom du Christ Jésus, dans
une relation fraternelle envers les pauvres, les victimes, ceux qui sont rejetés,
les bannis, les exclus de la vie. Jésus a dit : Ce que vous avez fait
au plus pauvre, au dernier des miens, c’est à moi-même que
vous l’avez fait ! Si le centre de la religion chrétienne est la
foi au Christ Jésus, Dieu fait homme, sauveur et rédempteur du
monde, elle s’exprime dans l’accueil fraternel et miséricordieux
à l’égard de tous. Cette miséricorde est indispensable,
en raison de l’extrême pauvreté et de la grande fragilité
de notre humanité ! C’est à cette condition qu’une
pastorale est chrétienne, profonde et vraie parce qu’elle se manifeste
dans une humanité fraternelle ! C’est ce que le cardinal Koning
rappelait au lendemain du concile (1905-2004) UNE EGLISE POUR NOTRE TEMPS :
C‘est une Eglise qui accueille, une Eglise aux portes ouvertes. Une Eglise
qui réchauffe, une Eglise maternelle. Une Eglise pleine de compréhension
et de compassion, qui accompagne toute pensé, toute joie et toute souffrance.
Une Eglise pour qui rien n'est étranger. Une Eglise humaine, une Eglise
à notre mesure. Une Eglise qui va chercher les hommes là où
ils sont. Une Eglise qui ne s'enferre pas dans la politique. Une Eglise qui
ne délivre pas des attestations de bon comportement. Une Eglise des petits,
des pauvres qui n'ont pas connu le succès, de ceux qui ploient avec peine
sous leur fardeau, de ceux qui ont connu l'échec dans leur existence,
leur profession, et leur vie de couple. Une Eglise de ceux qui restent dans
l'ombre, de ceux qui pleurent et connaissent le deuil. Une Eglise de ceux qui
vivent avec dignité, mais également des gens indignes, des saints
mais aussi des pécheurs. Une Eglise qui cherche non pas de pieuses paroles,
mais l'action discrète qui apporte une aide. Enfin : Une Eglise du peuple.
Texte du Cardinal Franz Koning (1905-2004) : Extrait de son allocution prononcée
à la fin du Concile de Vatican II, le 8 décembre 1965. Extraits
de Pour l'Église, Tome 2 : Dans l'œil du cyclone, Chapitre 6 : Chronique
de la quatrième session,. Ce doit être la pastorale de l‘Eglise
Sainte Marie. M.C ESM